Souvenez-vous : nous nous sommes quittés sur la route de St-Laurent, après mon demi-tour imposé par nos amis astronautes qui sont joueurs (puisqu »ils te laissent faire une vingtaine de kms avant de te dire que tu n’es pas sur la bonne route ….). Donc, en mode retour vers Kourou, un peu agacé de ce retard, je me retrouve derrière une voiture de gendarmerie, qui roule à peu près à la vitesse limitée localement, à savoir 80km/h. Bon, me dis-je, c’est sans doute un message pour que je garde mon flegme habituel, et donc je me cale derrière ladite voiture ….
Et voilà que je me fais doubler par une voiture, qui était plus proche des 100 km/h que des 80, et qui double sans sourciller les gendarmes ! Lesquels, eux aussi sans doute empreints d’un flegme à la hauteur du mien, voire plus, ne réagissent pas ! Bon … ok, une voiture, peut-être qu’ils la connaissent, que c’est une urgence, … bref, sans doute a-t-elle un motif sérieux de rouler à cette allure ?
Mais quand cet épisode se répète une seconde fois, puis une troisième, puis …. bon, vous avez compris, pas la peine que je rabâche indéfiniment : à le 5ème ou 6ème voiture qui nous double, je craque et je me dis : « je tente le tout pour le tout, feignons d’être un autochtone lambda (ma voiture est immatriculée en Guyane), on ne sait jamais, sur un malentendu …. » ; et donc, z’y va, une petite pointe à 100, et vogue la galère, je double la maréchaussée ! Et là …. rien ! nada, peau d’zébu, pas plus de réaction qu’avec les précédents, et je distance donc ladite voiture régulièrement, jusqu’à la perdre de vue. Cool, j’ai gagné au moins 25 secondes sur mon trajet vers St-Laurent :-)))
Une fois Kourou retrouvée puis contournée, avec la bonne destination cette fois, je continue à me caler sur les pratiques du secteur, et ça tombe bien : un autre autochtone me double, là aussi en mode Grand Prix de F1, et je me dis que, puisqu’il connait le coin, il sait où sont les radars et je vais donc le suivre. Alors, bon, ok, j’ai du temps à rattraper, mais euh … 135 km/h sur une route limitée à 80, là, non, je fais pas ! D’autant plus que, vous allez pas le croire, mais voilà-t-y pas que on retombe sur …. une voiture de gendarmerie devant nous !! Si, si, authentique ! Le fou du volant les colle comme un mataf (comme il me collait avant de me doubler), et à la première ligne droite, il double ; et toujours pas de réaction de nos pandores ! Et rebelote quelque temps plus tard, autres voitures qui me doublent, puis double la voiture de gendarmerie, et aucun réaction, pas de gyrophare ni de pimpon-pimpon pour arrêter les fous du volant. Ah, oui, parce que j’ai oublié de vous dire : sur ce tronçon là, ladite voiture des gendarmes ne roulait pas à 80, mais plutôt entre 95 et 105 km/h selon la portion de route…. donc, pour les doubler, fallait monter aux alentours de 115, 120 … Et, autre petit détail, cette voiture était une « vraie » voiture de gendarmerie : bleue, avec gyros et tout et tout, alors que celle du Centre Spatial était blanche et plutôt sobre. Aussi, me disais-je en moi-même, je ne vais là pas tenter le diable : déjà, 100, 105km/h sur cette route théoriquement limitée à 80, c’est déjà pas mal. Et donc, j’ai fais tout le trajet derrière nos fonctionnaires assermentés, à une moyenne de 95 environ je pense, et sur une distance de 173 km jusqu’à St-Laurent.
Dernier petit épisode de cette épopée : au moment de rentrer dans le secteur de St-Laurent, barrage de militaires sur la route ; barrage bizarre : je passe de mon côté sans être arrêté ni même ralenti, par contre de l’autre côté file de voitures, arrêts et fouilles des voitures en question par les militaires … interprétation de ma part : tu rentres comme tu veux dans St-Laurent, mais tu n’es pas sûr d’en sortir ! :-))
Effectivement, au retour le lendemain pour Cayenne, je me suis fait arrêter et contrôler ; bon, contrôle assez sobre : ils m’ont fait ouvrir les vitres arrières (teintées), mais pas le coffre … va comprendre …
L’aventure continue, donc, et pour l’instant tout va bien. Hôpital et secteur de St-Laurent assez dépaysants : en approchant de ce secteur là, l’ambiance Amazonie monte en puissance : arbres encore plus grands, forêt plus denses, habitants encore différents de Cayenne, …. Et langues parlées plutôt exotiques : on m’a prévenu que sur le St-Laurent, les habitants avaient une langue bien à eux. Et à l’entrée de l’hôpital, panneau d’accueil en français et en créole :

Après une journée à migrer du code NestJs et pleins de couacs tu m’as fait la soirée j’ai bien rigolé …